Les Antibiotiques, c’est pas automatique !

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Antoine Andremont, expert de la résistance biologique.

Antoine Andremont, auteur de Antibiotiques, est professeur à la faculté de médecine de l’Université Paris-Diderot, mais aussi chef du service bactériologie de l’hôpital Bichat-Claude-Bernard. Il fait régulièrement des missions pour l’OMS. Il a publié deux autres livres : Le triomphe des bactéries : la fin des antibiotiques ? (2020) ainsi que Antibiotiques, le naufrage (2014).

Résumé 

La résistance des bactéries aux antibiotiques fait aujourd’hui 15000 morts par an en Europe (maladies nosocomiales, infections diverses…). Si rien ne change, des opérations chirurgicales bénignes pourront s’avérer mortelles d’ici quelques années. Ce phénomène a plusieurs causes, dont la principale est une surconsommation d’antibiotiques par l’industrie agroalimentaire (pour les élevages industriels de porcs, volailles, poissons…) qui transmettent ensuite à l’homme les bactéries résistantes. Le propos du professeur Andremont n’est ni culpabilisant ni pessimiste : il lance une alerte et défend l’idée que les antibiotiques doivent être utilisés de façon plus « écologique », c’est-à-dire être considérés comme une denrée limitée que l’on doit gérer intelligemment.

Antibiotiques : de sauveurs de l’humanité à potentiel danger.

L’histoire de la découverte de plusieurs bactéries et des antibiotiques est présentée au lecteur, de manière simple, mais complète, afin de mieux comprendre les propos de l’auteur. Plusieurs maladies apportant la mort sont alors devenues complètement bénignes et n’ont plus fait peur. Pourtant, à force de consommer ces petits cachets, un autre risque a été mis en lumière.

A trop consommer d’antibiotiques, on finit par tomber.

Les antibiotiques, c’est pas automatique. Cette publicité, lorsqu’elle a été diffusée, est restée dans la tête de plusieurs personnes. Pourtant, notre consommation continue d’augmenter, sans aucune considération pour les risques que cela engendre. Cette publicité a légèrement diminué la consommation pendant une période, mais le slogan d’après n’a pas eu autant d’effet et les gens ont recommencé. Pourquoi prendre du temps à se guérir alors qu’avec un antibiotique, c’est bon ?

Les antibiotiques, un procédé bien plus compliqué.

Certes, il permet d’être soigné rapidement, sans effet secondaire. Le souci, c’est qu’ensuite les bactéries mutent et comprennent mieux les mécanismes induits par ces médicaments. Elles deviennent alors plus résistantes et on doit aller encore plus loin dans la recherche pour les combattre. Sauf que la mutation devient de plus en plus rapide, et nous courrons depuis bien trop longtemps. Il arrivera un jour où nous ne courrons plus assez vite.

Antibiotiques, Overdose – Un livre qui alerte tout en expliquant.

J’ai trouvé ce livre tout simplement passionnant ! J’avais encore en tête la publicité et son célèbre slogan en le lisant, mais je ne savais rien de tout ce qui se tramait. On consomme bien souvent des antibiotiques, car on souhaite rapidement être remis sur pieds, même quand au final ce n’est pas très grave. Le problème, c’est qu’à force de faire ça, il viendra un jour où plus rien ne sera efficace et on pourra mourir d’une simple coupure. J’ai beaucoup appris de ce livre, et je pense faire plus attention à ma consommation d’antibiotiques à l’avenir (bien que j’en consomme rarement). Certains ont des systèmes immunitaires plus faibles, il faut protéger ces personnes-là, qui doivent prendre rapidement des antibiotiques pour s’en sortir.

En passant, le livre m’a fait « sourire » puisque j’ai directement pensé à la situation qu’on vit actuellement avec la COVID-19. Eh oui, les craintes d’une maladie telle que la peste se sont finalement retrouvées fondées. Nous voilà face à un virus qui peut tuer, mais pour lequel nous avons du mal à confectionner une solution. Certes, ce n’est pas totalement pareil, mais on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. Mieux vaut être prudent !

Les plaies du quotidien, telles la vulgaire chaude-pisse et les cystites, ont cessé de faire peur. L’humanité a goûté au confort antibiotique en même temps qu’elle a découvert la société de consommation. – p.14

Le risque ? Comme le disait Sally Davies, la conseillère du gouvernement anglais pour la santé, nous pourrions à nouveau connaître la situation sanitaire de nos arrière-arrière-grands-parents. Quand on parle de résurgence de malades anciennes, les premières peurs de tournent vers la peste. – p.57-58

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